J’ai décidé d’agir, pour moi et pour ma santé

Cette pathologie se définit comme une accumulation anormale ou excessive de graisse corporelle pouvant nuire à la santé². Cette adiposité entraîne des conséquences néfastes pour la santé.

L’obésité est une maladie chronique, évolutive et multifactorielle qui peut entraîner des complications médicales telles que le diabète, les pathologies cardiovasculaires, pulmonaires, articulaires, des cancers… Cette maladie, reconnue par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) depuis 1997, nécessite un suivi médical approprié et des soins à long terme³. En France, elle affecte près de 10 millions de personnes, soit 18,1% de la population nationale¹.

De nombreux facteurs interagissent. Les spécificités génétiques, la prise de certains médicaments, une alimentation déséquilibrée, la manque d’activité physique et la sédentarité constituent les principaux facteurs déclenchants de l’obésité. D’autres raisons peuvent provoquer la maladie : les modifications biologiques et endocriniennes, les causes environnementales et la pollution, la grossesse, les dérèglements hormonaux et les troubles du sommeil⁴. Les souffrances psychologiques, subies en particulier par les enfants, telles que la discrimination ou le harcèlement en raison du poids, du sexe et du genre peuvent également contribuer à la prise de poids.⁵

La suralimentation et le manque d’activité physique ne sont pas à classer parmi les causes, mais sont des conséquences de l’obésité⁶. La nourriture agit comme un phénomène de compensation face à un mal-être. Plutôt que de s’imposer des régimes draconiens et de souffrir gravement de l’effet yoyo, choisir un accompagnement diététique individuel planifié par un professionnel de la nutrition. 
Si la sédentarité réduit les dépenses métaboliques et peut favoriser la prise de poids, la pratique sportive intensive est déconseillée pour la santé des personnes en situation d’obésité. Il est préférable de s’entourer des conseils et du suivi d’un professionnel en activité physique adaptée.

Il n’y a pas de règle. Si des membres d’une même famille sont en situation d’obésité, la descendance a le risque de l'être également car le patrimoine génétique peut influencer sur la façon dont le corps stocke les graisses et régule la faim⁷.
Certaines mutations génétiques peuvent également contribuer à l'obésité⁸.
Ce phénomène d’hérédité possède également une explication sociale : les comportements d’un individu en matière de santé et d’équilibre de vie vont dépendre de sa catégorie socio-économique d’origine et se perpétuer par transmission de l’adulte à l’enfant.⁹

Malgré les efforts d’explication des acteurs de la santé, malgré la sensibilisation des plus jeunes générations et les campagnes de communication pédagogiques, les clichés à l’égard des personnes en excès de poids perdurent. L’obésité est associée, à tort, à un manque de volonté, à la paresse, au laisser-aller, au manque d’hygiène, à la gourmandise¹⁰ …
Associée à la méconnaissance de la maladie, l’intolérance conduit à la non-acceptation de l’autre.

Le premier réflexe consiste à consulter un professionnel de santé. Le médecin traitant représente la porte d’entrée essentielle pour diagnostiquer la maladie. Pour comprendre les ressorts de la maladie, on peut également s’informer savoir prendre soin de soi. A travers ses articles classés par thématique (Obésité et surpoids, Obésité et société, Prendre soin de soi, Ça c’est entre nous, Trouver de l’aide, Rejoignez la communauté), le site « Au-delà du poids » propose un grand nombre de pistes, des conseils et des adresses qui soutiennent les personnes désireuses d’intégrer un parcours de soins ou de découvrir, par exemple, les sujets liés à l’éducation thérapeutique du patient. Pour accompagner les jeunes générations, l’Etat a déployé le dispositif  « Mission : retrouve ton cap » pour lutter contre l’obésité infantile.

Si le médecin traitant est le premier interlocuteur de la personne en situation d’obésité, l’expertise d’un professionnel de santé spécialisé permet de mieux cerner les causes de l’obésité. Après consultation et discussion, le médecin traitant peut être amené à guider le patient vers des médecins experts qui orienteront le patient vers les pistes de prises en charge les plus efficaces. Ces spécialistes de l’obésité peuvent, par exemple, proposer à la personne en surpoids ou en situation d’obésité d’intégrer un parcours de soins dans lequel interviennent des nutritionnistes, des psychologues et des spécialistes de l’activité physique adaptée.

Agir contre l’obésité, c’est aussi, et surtout, prendre soin de sa santé mentale. Or, la santé mentale et le poids sont souvent étroitement liés, et peuvent révéler des problèmes sous-jacents, tels que l’anxiété ou la dépression. Rencontrer un psychologue, échanger avec lui, dénouer les facteurs psychologiques qui peuvent conduire au trouble du comportement alimentaire et à l’obésité constituent une étape importante sur le chemin de la confiance en soi retrouvée.
Mis en place par l’Etat en avril 2022, puis réactualisé en juin 2024, le dispositif « Mon soutien psy » permet la prise en charge par l’Assurance Maladie, par année civile et par personne, de douze séances (contre huit auparavant) chez un psychologue conventionné.

Philippe Saint-Clair