« Travailler sur la vision non stigmatisante de l’obésité et
réhabiliter la notion de diversité corporelle : un équilibre sur le fil
entre pathologie chronique et acceptation »
Le docteur Rudy Caillet, 45 ans, a fait ses études de médecine à Nancy, avant de rejoindre le Centre hospitalier de Bar-le-Duc (Meuse) jusqu’à fin 2019. Praticien hospitalier nutrition aux Hôpitaux civils de Colmar depuis plus de deux ans, celui qui se destinait plutôt vers la médecine générale a été rattrapé par son goût pour la nutrition et le travail d’équipe en médecine polyvalente. « J’ai toujours été intéressé par la nutrition, le diabète, maladies métaboliques et l’obésité », explique-t-il comme en témoignent ses acquis universitaires en matière d’obésité, d’éducation thérapeutique du patient et de nutrition humaine.
Au fil de sa carrière, l’accompagnement de nombreux patients en situation d’obésité et l’écoute qu’il a déployée lui ont permis d’identifier différentes problématiques structurelles compliquant l’obésité et la médecine de l’obésité. « J’ai toujours été un peu triste de voir comment les patients étaient traités en milieu hospitalier, commente le docteur Rudy Caillet. La méconnaissance du processus de développement de l’obésité et l’ignorance de sa part invariable prépondérante sont les sources d’une stigmatisation ubiquitaire qui éloigne les soignants et les soignés d’une médecine de l’obésité appropriée. »
Pour lui, il est indispensable de travailler prioritairement sur la vision non stigmatisante de l’obésité et de réhabiliter la notion d’acceptation et de diversité corporelle pour renforcer l’engagement dans le soin, côté soignant et côté soigné. Autre objectif : construire un parcours de soins coordonné avec une vision harmonisée, empathique et respectueuse de la pathologie obésité avec tous les acteurs impliqués de près ou de loin, qu’ils soient professionnels de santé ou issus de la société civile.