Nos dessins pour l’avenir : croque la vie avec tes crayons !

Pour lancer le premier acte cette campagne consacrée à la représentation et à l’acceptation des corps, l’illustratrice Tatsiana Burgaud a créé l’affiche officielle.
Avec tout son cœur et son talent, elle a puisé dans son imagination et son expérience pour composer un univers champêtre peuplé d’enfants heureux. « Comme j’aime beaucoup la nature, j’ai choisi la campagne comme décor. On y voit des enfants en mouvement dans une ambiance de verdure aux tons pastel. Ils sont en petits groupes et mènent leur vie. Ils ne sont pas spectateurs, ils agissent. Quand les enfants sont libres, ils jouent, se promènent. Ils s’approprient leur environnement naturel. ».
Tatsiana, qui a dessiné avec délicatesse les corpulences de chaque personnage, propose une vision d’ensemble. « A travers cette affiche, je souhaite montrer à la fois l’équilibre, le respect collectif et l’inclusivité », commente l’illustratrice qui propose aussi, sur le site nosdessinspourlavenir.fr, trois dessins à télécharger et à colorier.

La vie qui bouge, c’est aussi le travail de Sophie Deshortes et Olivier Molinès. Tous deux motion designers, ils ont créé le film animé visible sur le site dédié et sur YouTube. « L’objectif est de s’adresser aux enfants, avec des mots simples, et de leur montrer de manière factuelle les effets du harcèlement sans tomber dans le pathos. Pas question de créer de la culpabilité ou de montrer des personnages en pleurs », souligne Sophie, qui a volontairement découpé les séquences pour éviter que le jeune public ne s’ennuie. « Pour capter l’attention des enfants, il faut être dans l’action constante avec des plans courts et dynamiques, avec un ou deux mouvements simultanés ».

De la salle de classe au terrain du jeu, via la cantine et un enchaînement de dessins pédagogiques qui précisent les multiples causes de l’obésité et leur impact sur la santé, le film d’animation décrypte, à hauteur d’enfant et en moins de deux minutes, les comportements qui conduisent à la grossophobie. « A travers un personnage attachant et d’autres qui se montrent plutôt harceleurs, mais pas méchants, nous avons cherché à ce que les spectateurs, enfants comme adultes, puissent s’identifier aux deux positions. Cela permet de créer les conditions de la discussion en famille, car l’éducation joue un grand rôle en matière de lutte contre la stigmatisation » explique la motion designer. Une artiste du pinceau virtuel qui, via une voix off, propose aux enfants de participer au concours de dessins. « Cette vidéo au graphisme accessible et aux couleurs douces a aussi pour but d’inciter le jeune public à représenter un monde plus accueillant, plus tolérant », poursuit Sophie.

Ce monde sans discrimination s’installe également sur les murs de la ville. A Lyon, Bordeaux et Strasbourg, Monsieur K., Floé et Léontine, trois street artists engagés, participent à la campagne de lutte contre la grossophobie. Pour délivrer le message au plus grand nombre, ils se sont emparés de l’espace public avec l’objectif de plaider pour un monde plus inclusif et plus respectueux, sans stigmatisation ni oppression.

Un monde d’avenir, comme le dessineraient des enfants.

Philippe Saint-Clair