Aujourd’hui âgée de 52 ans, Karine Roblès, s’est fait un nom dans
l’accompagnement et une réputation de combattante. Patiente experte
pour aider les personnes qui vivent avec une maladie chronique, mais
aussi patiente ressource auprès de professionnels de santé tels que
les chirurgiens bariatriques, et enfin patiente partenaire pour son
action auprès des hôpitaux et des institutions, Karine Roblès agit à
fond sur le terrain de l’accessibilité.
Quitte à mettre les pieds dans le plat. « Je suis reçue à
l’Assemblée nationale et au Sénat pour des colloques. J’y rencontre
beaucoup d’élus, mais même dans leurs murs, rien n’est fait pour les
personnes en situation d’obésité. Au niveau politique et
institutionnel, ça discute beaucoup, mais on constate très peu
d’actions efficaces, très peu de concret », se plaint celle qui, est à
la fois représentante des usagers de la santé, et membre du conseil
territorial de santé des Yvelines.
Pour illustrer son combat, Karine cible du doigt sa réalité
quotidienne : « Dans le métro, les bus, le RER, il n’y a aucun siège
adapté. Si vous allez au cinéma, impossible de s’asseoir les sièges
sont trop étroits, et si vous prenez l’avion, vous devez payer deux places… ».
Quant aux places de parking souterrain, elles ne sont pas
accessibles aux personnes en situation d’obésité. Elles n’ont pas
droit à la carte « H » à coller derrière le pare-brise. « Bien que
l’obésité soit reconnue comme maladie depuis 1997 par l’Organisation
mondiale de la santé ; en France, ce n’est toujours pas le cas. Et
donc, nous n’avons pas le droit d’utiliser les places handicapées qui
sont plus larges. Si on ajoute à ceci, le fait que l’obésité est mal
perçue et considérée par beaucoup de gens comme un manque de volonté,
alors on est à la fois montré du doigt et mis au ban de la société. »
Un ban que Karine Roblès a décidé de transformer en scène publique.
Au nom de ceux qui ne peuvent ou ne veulent pas s’exprimer.
Au nom de la tolérance, et d’une certaine idée de l’humanité.